Eugénie GRUGEON

Institut d'Economie Scientifique et de Gestion- Lille

Année universitaire 2000-2001

Directeurs de mémoire :

Bénédicte DELNESTE - professeur d'économie à l'Iéseg

Patrick BOURGUIOGNON - professeur de gestion à l'Iéseg

Entreprises :

Les Fils de Louis Mulliez - Distribution de prêt-à-porter

Codiac - Distribution d'accessoires électroménagers

 

Comparaison de deux outils d'aide à la décision: la méthode ABC et la méthode UVA

 

Les modèles classiques de comptabilité analytique sont nés du besoin naturel de connaissance et de contrôle des coûts. Les méthodes des coûts complets et partiels comptent parmi les principales. Cependant, face aux évolutions du contexte économique, elles ne correspondent plus totalement aux besoins des entreprises. La précarité du classement des coûts, la non-représentativité des unités d'œuvre et l'insuffisance en matière de pilotage limitent leur efficacité. Les concepts de valeur, d'activité et de processus sont devenus incontournables. La nouvelle génération de système de gestion s'en inspire, notamment les modèles ABC (Activity Based Costing) et UVA (Unités de Valeur Ajoutée). Ces deux méthodes convergent sur plusieurs points. En effet, en se basant sur une analyse très fine des processus, elles adoptent une vision globale de l'entreprise. De plus, elles intègrent la variable client. Enfin, elles s'inscrivent dans une stratégie d'amélioration du profit. Néanmoins, leurs constructions et leurs problématiques divergent.

La méthode ABC vient d'outre-Atlantique et est largement répandue. Sa construction est axée sur l'activité : les produits consomment des activités qui nécessitent des ressources ayant un coût. Pour déterminer la rentabilité des objets de coûts, elle hiérarchise les activités et fait correspondre des inducteurs pour assurer le lien de causalité entre charges et objets de coûts. Elle suppose l'utilisation d'un grand nombre d'inducteurs. Son exploitation est donc complexe. En outre, pour améliorer les profits, elle suggère d'optimiser le fonctionnement des activités. Elle est particulièrement efficace dans des entreprises complexes où l'interdépendance des services est forte.

La méthode UVA, plus récente, est française. Son objectif consiste à déterminer la rentabilité de chaque vente. Pour obtenir ce résultat elle utilise une unité de mesure unique qui valorise tous les processus et rend l'entreprise monoproductrice d'UVA. Grâce à son unité de mesure unique, elle simplifie la représentation de l'entreprise et favorise la participation de tous ses acteurs. Pour améliorer les bénéfices, elle propose d'éliminer les factures déficitaires et de développer les ventes bénéficiaires. La diversité des clients et des références conditionnent son efficacité.

Au final, ces deux systèmes s'inscrivent dans des problématiques fondamentalement différentes. C'est pourquoi, l'arbitrage entre les deux modèles est fonction des caractéristiques et de la problématique de l'entreprise. Cependant, même si la méthode ABC a contribué à améliorer l'affectation des charges, ses principes de calcul sont similaires à ceux des modèles classiques. La méthode UVA, par sa construction et son approche nouvelle de l'entreprise, se distingue radicalement des autres systèmes et offre des perspectives particulièrement innovantes en termes de gestion.